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Le blog des JSR à Paris
14 mars 2009

Quelle université pour quelle société ?

     La question des universités a déjà été traitée sur ce blog, comme ici, ou entre . Nous avons organisé dimanche 1er mars un débat autour d'une question simple « Quelle université pour quelle société ? ».

     Le débat  a débuté par une rapide présentation des différentes réformes voulues par Valérie Pécresse dans le cadre de la mise en place de la loi LRU (Libertés et Responsabilités des Universités) :

-         la modification du statut des enseignants-chercheurs ne prend pas en compte les tâches administratives, de plus en plus lourdes (notamment due au financement de la recherche par projet court-terme), et présente l'enseignement comme une sanction pour les chercheurs mal évalués. De plus, le rôle accru du Président d'Université fait craindre les risques d'arbitraire dans la répartition des charges

-         la masterisation des concours d'enseignement, qui part d'une saine volonté de reconnaitre la formation à bac+5 des futurs enseignants du primaire et secondaire, met en péril leur formation par la quasi-disparition des stages pratiques en responsabilité devant une classe et la remise en cause de l'indemnisation des étudiants

-         la réforme du contrat doctoral, qui loin de résoudre les problèmes de précarité, va sans doute accroître les inégalités entre étudiants

-         le démantèlement des organismes de recherche tels que le CNRS, dans une volonté de meilleure pilotage par la sphère politique

     Le cadre global de la discussion a tourné autour de la différence entre deux conceptions de l'université, entre une économie de la connaissance, utilitariste, focalisée sur le court-terme, et une société de la connaissance, républicaine, progressiste, ouverte.

Société de la connaissance Economie de la connaissance
Education Formation
Recherche Innovation
Liberté - autonomie Dirigisme - pilotage politique
Court terme Long terme

     L'exemple de l'université populaire de Caen créée par Michel Onfray a été citée, comme symbole d'une diffusion citoyenne du savoir pour l'émancipation de l'individu et l'élévation du niveau de connaissances de la société, combat permanent des forces progressistes depuis le XIX° siècle. L'université doit donc rester un service public, gratuit, accessible à tous, ouvert sur la société, présent sur tous les territoires.

     Parmi  les propositions qui ont été évoquées au moment du débat :

-         extension de la scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans

-         objectif de 50% d'une classe d'âge au niveau licence (bac+3)

-         résoudre le problème de la compétition du système universitaire avec les classes prépa/grandes écoles, qui favorise une reproduction des élites dans des pôles d'excellence centralisés (ce que Valérie Pécresse prône dans son plan Campus) ; faut-il envisager la fusion des deux systèmes ?

-         importance d'un équilibre entre formation professionnalisante et enseignement d'ouverture, entre connaissances techniques et compétences diversifiées

-         nécessité de soutenir les « universités de proximité » qui maintiennent le maillage territorial indispensable à un service public et permettent l'essor d'une vie culturelle et intellectuelle dans toutes les métropoles de taille moyenne.

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