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Le blog des JSR à Paris
20 juillet 2009

La Gauche, la République, la Nation

L'université d'été du MJS arrive à grands pas. Elle aura lieu du 28 au 30 août à La Rochelle, en même temps que celle du PS. Dans une période trouble pour notre famille politique, et à quelques mois du IX° Congrès du Mouvement des Jeunes Socialistes, ce sera l'occasion de débats approfondis avec des camarades de toutes les fédérations françaises. Nous reproduisons ici le compte-rendu d'un débat organisé lors de l'université d'été du MJS en août 2007 autour de Caroline Fourest, Patrick Weil et Stéphane Pocrain.


 

caroline_fourestHistoriquement, les notions de République et de Nation appartiennent au patrimoine de la gauche et s’identifient à ses luttes sans cesse renouvelée contre la Monarchie. Ainsi, en 1875, quelques années après la répression sanglante de la Commune et la victoire d’une coalition de conservateurs et de monarchistes, le maintien de la République contre une Restauration est votée à une vote près par les parlementaires. De même, la gauche s’est construite dans son combat pour la séparation de l’Eglise et de l’Etat qui a abouti avec le vote de la loi de 1901. Or, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la gauche a adopté une position critique vis-à-vis de cet héritage. En assimilant sous le poids des événements nation et nationalisme, république et colonisation, la gauche a abandonné ces valeurs qui ont été réappropriées par la droite.

 

Autrefois au cœur d’un combat fondamental mené par les progressistes, la laïcité est acceptée par la droite. La France est marquée par une bonne capacité à accepter des valeurs communes à l’opposé de modèles multiculturels comme la Grande-Bretagne. La tolérance envers les différents cultes ou origines est plus grande que dans la plupart des paypatrick_weils européens d’après de nombreuses études. Cependant aujourd’hui il est important que la gauche se réapproprie ce thème. Face aux replis religieux et sécuritaire qui menacent cet idéal républicain, la droite néo-conservatrice brandit le spectre de la  « crise de l’autorité ». La gauche doit y opposer une « crise de la citoyenneté ». Mettre en évidence les valeurs communes face aux identités religieuses parcellaires, promouvoir le débat politique afin de dépasser les identités simplificatrices, mutilantes (comment appliquer une discrimination positive sur quelques critères alors que « On a au moins 12000 identités » ?; débat sur le PACS, le voile, l’excision…), défendre le lien social contre toute tentative de privatisation par des entités religieuses ou communautaristes (montée en puissance des sectes pentecôtistes et des prédicateurs musulmans intégristes en banlieues qui sapent le lien social en créant des communautés fermées les unes aux autres). La gauche doit porter le vieux combat abandonné pour la République et la laïcité mais qui redevient d’actualité.

 

st_phane_pocrainAujourd’hui, la gauche doit assumer le débat sur notre histoire et promouvoir le devoir de mémoire entamé par les lois mémorielles Gayssot et Taubira. Si la droite critique la « repentance » en affirmant qu’il vaut mieux oublier les mauvais moments de l’histoire de la Nation, il est de notre responsabilité d’assurer la reconnaissance légitime de notre histoire commune en rappelant les épisodes qui ne peuvent être oubliées. Ce travail de mémoire doit être exigeant afin de renforcer le lien social et non créer une concurrence victimaire entre des communautés.

 

Un combat à mener sera celui contre toutes les formes de discriminations car il permettra de réaffirmer le lien social et de répondre à la crise de citoyenneté. Pour cela, il est nécessaire de traiter à la fois des questions identitaires, économiques et sociales. Face à la mondialisation et à la dislocation républicaine appuyée par la droite, le devoir de la gauche est d’assurer une régulation collective pour l’intérêt général en luttant contre la segmentation de la société (individualisme et communautarisme). Ne pas parler de « diversité » qui fait le jeu de cette atomisation et pousse à un repli sur son origine primaire mais plutôt d’une exigence républicaine d’ « égalité ».

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